Au souvenir du martyre de l'Imam al-Kadhim (as). Une vie abondante de science et de lutte.

La scène paraissait assez normale. Un cercueil porté sur les épaules de quatre gardiens de prison. Ils l'amenèrent et le mirent au milieu du pont appelé ''al-Rasafa''. L'un des gardien se mit à appeler :« Ô quiconque veut assister aux funérailles de ce bon homme, le descendant de bons hommes, qu'il vienne sur le champs ».

La ville de Bagdad fut toute agitée à la suite. Les fidèles chiites qui attendirent la sortie de leur imam (as) de la prison furent choqués de cet appel qui descendit sur eux comme un foudre écrasante.

Un échauffourée eut lieu entre les gardiens et les fidèles chiites qui voulurent prendre le cercueil pour enterrer la dépouille de leur imam dans le cimetière de Quraysh, malgré le refus des gardiens. Enfin ils réussirent à le prendre et à l'enterrer dans le cimetière.   

Une vie remplie d'abondance et d'oppression

La période où l'État abbasside gouverna constitua la période la plus difficile dans l'histoire des Ahl ul Bayt (as). Des gênes de toutes sortes, déplacement forcé, expatriation, prison. Tout cela s'inscrit comme un témoin sur l'injustice que subirent les Imams (as). Pour donner à son gouvernement un timbre légitime, l'État abbasside vint gouverner sous ce slogan '' La vengeances pour l'Imam Hussain (as)'', qui n'était en réalité qu'une propagande manipulée.

Même les califes abbassides construisaient leur règne sur la langue du sang.  Al-Suyuti rapporte dans son ouvrage : « tarikh al-Khulafa », qu'afin d'établir les bases de son règne, abu Jaafar al-Mansour massacra beaucoup de gens dont la majorité furent les descendants du Prophète (sawas).

Ils se servirent de l'Islam pour justifier leur règne despotique. Donc nous trouvons que chaque personne qui contredit les ordres faite prisonnière.  En effet, en contredisant leurs ordres c'est comme si elle se rebellait contre l'Islam qui accorda la légitimité à cet État.  

Dans la foulée de ces évènements, le rôle que l'Imam al-Kadhim (as) devait accomplir fut si énorme. D'une part, il devait faire face à plusieurs courants qui cherchaient à altérer le dogme des musulmans et menacèrent l'existence de l'Islam,  comme l'athéisme, al-Ghulat, les hérétiques, et il devait également fournir une ultime protection à ses compagnons pour ne pas être sous la miséricorde de ce gouvernement injuste d'autre part.

l'État abbasside promit la propagation de ces courants pour une seule raison : détourner les gens de la voie de la vérité représentée par l'Imam al-Kadhim (as).

Ce fut une période assez risquée. Même ses déclarations ne furent pas claires au public, sauf pour ses compagnons qui pouvaient comprendre leur contenu et les transmettre, et ce dans le but de détourner le gouvernement.   

Quelques évènements qui eurent lieu durant la période de son imamat

Il y a deux événements qui s'inscrivent comme majeurs à cette période-là : l'événement de ''Fahk'' durant l'année 169 hégirienne où al-Hussain ibn Ali se révolta contre le calife abbasside al-Hadi. Et l'autre fut la révolution de Mohammad appelé ''thu al-nafs al-zakaya'' (celui qui a l'âme purifiée) qui eut lieu en 145 de l'Hégire. Pour ces deux événements l'Imam  a été accusé comme responsable.

La haine que porta Haroun (LA) contre les Ahl ul Bayt (as) et surtout l'Imam al-Kadhim (as) le poussa toujours à le rabaisser par tous les moyens. La poésie fut l'un de ces moyens. L'un de ses poètes fut Mansour al-Nimri qui composa un poème pour diffamer les Ahl ul Bayt (as). Ces poètes furent attirés par de grandes sommes payées à ce propos.

Même il ordonna de détruire la tombe de l'Imam al-Hussain(as) et l'arbre du jujubier qui était un signe pour ceux qui voulaient visiter la tombe de l'Imam al-Hussain(as)  

Haroun accusa l'Imam (as) de tisser des complots contre son règne. Les taupes qu'il implanta pour guetter  l'Imam (as) lui fournissaient des informations fallacieuses.

 

Ses jours en prison

Parmi les Imams infaillibles (as), l'Imam al-Kadhim (as) est celui qui passa la plus grande partie de sa vie en prison. En effet, il y séjourna plus de quinze ans. Il (as) passa les derniers jours de sa noble vie dans la prison de al-Sindi ibn shahk, où il subissait un mauvais traitement de la part de ses geôliers. Cet homme maudit, par cet acte et par des intérêts éphémères, voulut se rapprocher du calife maudit Haroun. Afin d'accabler l'Imam (as), tout type de gêne et d'oppression ont été exercés à l'intérieur de la prison, jusqu'à ce que ce maudit ose de l'empoisonner.

La rétribution de la visite pieuse   

Il est rapporté d'al-Hussain ibn Mohammad al-Qomi qui a dit : « l'Imam al-Ridha (as) m'a dit : quiconque rendra visite à la tombe de mon père à la ville de Bagdad, il rendra pareillement visite à la tombe du Messager d'Allah et celle de l'Émir des croyants, sauf que leurs valeurs sont davantage ».

Il est rapporté ainsi d'Ali bin Muyassr qui a dit : « J'ai dit à l'Imam al-Ridha (as) : « quelle est la rétribution de celui qui rendra visite à ton père ? il a dit : « le Paradis. Rend-lui visite ».

Ces deux hadiths et d'autres encore montrent évidement la valeur accordée à celui qui lui rendra visite, car les Imams (as) représentent les clés de la Miséricorde divine et la corde d'Allah à laquelle nous devons nous cramponner.

Parmi les surnoms les plus réputés de l'Imam al-Kadhim, on peut citer ''bab al-Hawaij'' ( la porte qui comble les besoins). Des centaines d'histoires rapportées signalent que l'Imam (as) combla et comble les besoins de ceux qui s'orientent vers lui. Personne n'a jamais vu son besoin rejeté, qu'il soit musulman ou non.

Jaafar sadeq

 

          

 

 

 

 

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